Photographier le patrimoine industriel conduit tout naturellement à s'intéresser à son histoire, et à se poser la question de sa sauvegarde.
Après une décennie de démolitions effrénées, une prise de conscience a eu lieu, à la fin des années 90, qui a permis de mettre un frein à ce mouvement destructeur unanime et de sauver quelques sites encore en état de l'être.
A l'origine de ce réveil tardif, la crainte collective - et les alertes de certains - de perdre tout un pan de notre histoire culturelle et sociale, mais aussi, peut-être, chez les principales victimes des fermetures d'usines, un rapport avec leur histoire qui a changé, aidé par les années qui ont passé.
Un regard différent sur leur environnement donc, progressivement passé de témoin douloureux d'un naufrage gigantesque, mêlé au sentiment d'avoir été abandonnés par l'Etat, à une certaine nostalgie peut-être, une fierté en tout cas de ce passé à jamais enterré. Une décennie : le temps du deuil.
Une fois la sauvegarde décidée se pose le problème de la reconversion. Que faire de tous ces lieux particuliers, faut-il les conserver tels quels, faut-il les affecter à un autre usage - mais alors comment en changer la fonction sans les dénaturer ? Comment conserver la mémoire du lieu tout en se pliant aux exigences de la reconversion et aux contraintes de la modernité ?
La photographie permet tout autant de questionner ces enjeux que d'aider à y répondre.
Les pages qui suivent proposent quelques pistes pour se repérer dans cet univers riche et complexe : histoire, photographie, associations, sites web.